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la guerre
18 décembre 2008

les Sept Samouraïs

7samourais
la photo est inversée (port du sabre à droite...)


les Sept Samouraïs

un film japonais de Akira Kurosawa (1954)




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présentation de : tribaal.online.fr

"Par les films de Kurosawa, nous pouvons tous approcher l'âme du Japon"          
Zhang Yimou (Hero)

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Akira Kurosawa sur le plateau du tournage       

l'histoire
Le film se déroule au XVIe siècle : des paysans d'un petit village doivent faire face aux attaques
dieVierAannuelles d'une bande de brigands d'une quarantaine d'hommes, qui vient piller toutes les récoltes. Désespérés, ils ne savent plus que faire pour garder de quoi manger pendant le reste de l'année : certains proposent de cacher une partie de la récolte, d'autres prônent une solution plus radicale, qui a déjà fait ses preuves dans d'autres villages : faire appel à des ronins.
Après une âpre discussion, qui fait ressortir les peurs des paysans, le village décide d'envoyer quatre représentants en ville, à la recherche de samouraïs. Le problème, c'est qu'ils n'ont que du riz à offrir à des mercenaires, et subissent de nombreuses humiliations par des samouraïs qui ne cherchent que de l'argent.
Le hasard les met cependant en contact avec Kambei, noble vétéran, qui, ému par leur détresse, décide de rallier leur cause. Il faut alors se mettre en quête d'autres samouraïs, ce qui devient plus facile avec un leader comme Kambei.
Après avoir trouvé 5 autres ronins [samouraï sans maître], le groupe se met en route pour le village. Cependant, un intrus les suit, qui semble complètement fou : c'est Kikuchiyo (interprété par Toshiro Mifune) que le groupe, d'abord railleur, va finalement accepter.
Après avoir monté un système de défense  dans le village (les deux groupes apprennent alors à se connaître et à travailler ensemble), les protagonistes attendent anxieusement la bataille finale.

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un paysan et le samouraï Kyuzo

la critique
Shichinin no Samourai (Les Sept Samouraïs) est un des monuments du cinéma mondial, et le film de Kurosawa qui a le plus influencé les occidentaux et les cinéastes américains. Il fera en effet l'objet d'un remake américain (Les Sept Mercenaires de John Sturges), mais influencera indirectement Sam Peckinpah, Francis Ford Coppola, ou encore George Lucas qui déclarera avoir vécu "une expérience bouleversante" et un "véritable choc culturel" à la vue de ce film.
Souvent catalogué comme une sorte de western nippon, il s'en démarque pourtant en substituant aux notions de héros, de bons et de méchants, des rapports de force et de dépendance. De plus, Kurosawa est très éloigné des mythes fondateursdu western : les samouraïs ne sont ni des héros ni des surhommes  (on voit Kikuchiyo pleurer devant le spectacle de la pauvreté des paysans et Kambei déclarer après la victoire finale,           devant le spectacle des samouraïs morts : "Nous avons encore perdu ! Ce sont les paysans les vainqueurs, pas nous !...").

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C'est en effet l'aspect social du film, totalement absent des westerns américains, qui fait sa principale force : on voit les paysans (personnages aussi importants que les guerriers) travailler dur pour survivre et des ronins (samouraïs sans maître) avec des personnalités  complexes, loin de la brutale virilité affichée des héros de western : Kambei se considère comme un loser, Kikuchiyo est tiraillé entre ses origines paysannes et sa vie de samouraï...
Cependant si l'aspect social du film lui confère une dimension supplémentaire, la richesse de son histoire va bien au-delà.


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au premier plan Kikuchiyo et, derrière, les six autres samouraïs


Car Les Sept Samouraïs est d'une complexité narrative et d'une densité étonnante.
En effet, à travers l'attaque annuelle d'un village de fermiers par une bande de pillards, thème loin d'être révolutionnaire, le cinéaste tisse subtilement plusieurs histoires distinctes ayant chacune d'elles leurs thèmes propres.
Il y a bien sûr toute la stratégie de défense et sa mise en place par Kambei, l'entraînement des villageois et les scènes d'attaques qui constituent l'aspect 'film d'action'. Mais ces scènes de chaos sont précédées, voir entrecoupées ou immédiatement suivies, de plans calmes mettant en exergue ces affrontements.

Une autre composante majeur du récit concerne Kikuchiyo. Il est interprété par un magistral Mifune qui, en 17  ans de collaboration et 15 réalisations avec Kurosawa, offre là une de ses prestations les plus abouties. Ce personnage qui se déclare samouraï est irrésistible, totalement extraverti et sa folie n'a d'égale que son impertinence.
Fils de paysans, on apprend qu'il s'est engagé dans ce combat pour que ce qu'il a lui-même vécu jeune (à savoir les attaques sanguinaires de pillards) ne se reproduise pas. Incontournable, son inconscience passera pour du courage lors de quelques actions d'éclat, il sera également celui qui fera rire et qui nouera le contact entre le groupe de samouraïs et les villageois.

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Kikuchiyo face à Kambei Shimada, le chef des samouraïs (à gauche),
et au jeune
Katsushiro (à droite)


L'histoire de Katsushiro, elle symbolise le passage de l'enfance d'un apprenti samouraï à l'âge adulte. Shino, la fille d'un fermier, lui fera connaître son premier amour, malgré les efforts de son père pour la protéger des samouraïs - il lui coupera les cheveux et l'habillera de manière fruste pour être la moins séduisante possible. Kurosawa tourna à l'occasion l'unique scène d'amour de sa carrière. Le fait de tuer un homme pour la première fois marquera également Katsushiro. Tout au long du film il mûrira, mais ni lui ni Shino ne pouvant s'opposer aux traditionnelles séparation de classe sociale entre les paysans et les samouraïs - "Une fermière, s'enticher d'un samouraï ? Impossible !" crie le père de Shino - il connaîtra son premier chagrin d'amour. De la personne candide du début du film, il reste un homme mélancolique et légèrement désabusé.
Les autres personnages ont tous des traits de caractère marqués et une identité propre, ce qui contribue à la notion d'œuvre complète.

Comme souvent dans les films de Kurosawa, la nature occupe une place importante : dans les moment de tension morale, un vent violent souffle, et lors de la grande bataille finale, une pluie torrentielle s'abat sur les combattants, tout comme durant le final de Rhapsodie en Août, où la grand mère cours sous la pluie battante pour noyer son chagrin.

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La musique est l'œuvre de Fumio Hayasaka, qui a collaboré de nombreuses fois avec le réalisateur. Elle est composée de différents thèmes, chacun d'eux étant associé à un certain groupe de personnages. Il y a un thème pour les bandits, que l'on entend en premier lors de leur décision d'attaquer le village, un autre pour les paysans, et bien sur un pour les samouraïs. Cette technique a notamment été reprise par G. Lucas et a fortement influencée John Williams (pour la musique de Star Wars, notamment).

Au final, Les Sept Samouraïs est un échiquier combinant beaucoup de genres différents - action, drame… - où éclate le génie de Kurosawa, et s'impose comme l'une des œuvres les plus globales du cinéma. Un film unique, qui témoigne de l'immense talent de son réalisateur et de ses interprètes, et duquel le temps qui passe ne saurait ternir  l'éclat

Gandolf

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affiche


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